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26 mai 2013 7 26 /05 /mai /2013 18:30

  http://2.bp.blogspot.com/-YFjdcHPWomA/TdfH7GFERpI/AAAAAAAAAWg/OSxKCEHQ2PQ/s1600/le%2Bdirigeable%2Bvol%25C3%25A9.jpgLe Dirigeable volé est un film italo-tchèque réalisé en 1955 par Karel Zeman. Bien qu'il s'adresse en priorité à un public jeune -c'est dans une séance jeune public au sempiternel Hybride que je l'ai vu- il transcende largement  cette classe d'âge.

  Il s'agit d'une adaptation, parait-il, de Deux ans de vacances de Jules Verne, que je n'ai pas lu, mais j'ai trouvé l'intrigue étangement proche de L'Île Mystérieuse : même naufrage sur une île par les airs, même présence du capitaine Némo, il suffit de remplacer le vol d'un ballon par des prisonniers de guerre confédérés, par celui d'un dirigeable par cinq enfants pendant l'Exposition des Science et Technique de Prague en 1891. Cette transposition pourrait n'être qu'un moyen d'identification pour le jeune public, mais cela va plus loin que ça si l'on songe aux saynètes animées qui ouvrent le film, se déroulent à plusieurs époques de l'Histoire et montrent l'enfance bridée, le motif du doigt accusateur étant appellé à revenir plusieurs fois dans le film de façon ironique...car le film est bien davantage qu'un divertissement enfantin, il s'agit d'une ode à la liberté à travers celle que revendiquent les enfants (leur vol est motivé par le fait que l'inventeur leur a promis un tour gratuit mensongérement, pour attirer le public) et dans la satire qui l'accompagne, tout y passe : police, justice, armée, scientifiques roublards, presse à sensation...sans qu'il y ait pour autant de méchanceté dans cette satire d'une liberté de ton surprenante dans la Tchécoslovaquie de l'époque (d'autant plus qu'on y trouve un personnage de capitaliste -aventurier, certes- plutôt positif !).

 

  Car Le Dirigeable volé est avant tout un film très drôle, d'une drôlerie très burlesque qui confine à la folie douce. L'inspiration vernienne y est déclinée en machines farfelues, comme ces dirigeables à pédales et à rames (!) dont l'un sera inclue dans la panoplie de gadgets loufoques d'un agent (plus ou moins) secret aux compétences discutables. Pour le reste, impossible de rendre compte fidélement du vent de folie douce qui anime ce film sans y laisser aucun temps mort.

  Et côté esthétique, c'est tout aussi fou : le film combine des éléments déjà archaïques pour les années 50 (noir et blanc teinté...mais quel feu d'artifice aux moment opportuns ! Et ce même si le jaune reste la couleur dominante du métrage) et des éléments très en avance sur l'époque en ce qui concerne le mélange de prise de vue réelle et d'animation. Rappelons que Karel Zeman est à l'origine dessinateur, et l'essentiel des mélanges esthétiques du film consistent à intégrer des personnages dans des décors dessinés (anticipant par là sur la servaigraphie du film Taxandria) conçus essentiellemnt à partir d'illustrations des romans de Jules Verne, mais aussi à intégrer de véritables dessins animés et d'autres techniques d'animation comme les marionnettes...bref, un joyeux collages esthétique qui sert à merveille le délire du film.                 

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