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21 décembre 2010 2 21 /12 /décembre /2010 19:39

 

http://www.coronacomingattractions.com/sites/default/files/news/emily_the_strange_cover.jpg 

Ma lecture toute récente de La Mort lui va si bien, deuxième tome chez Soleil des aventures en bulles d'Emily the Strange, vient de s'ajouter à celle du premier volet, Morte d'ennui, qui date déjà d'un bon neuf mois (tome 1 pour lequel je met la couverture en Vo, bien plus classe que celle de Soleil).

 

  Le personnage d'Emily the Strange, créé par Rob Reger initialement pour la célèbre marque de vêtement, avant que celui-ci ne décide d'en faire un comics chez Dark Horse, est devenu emblématique d'une certaine culture underground et, bien entendu, du mouvement gothique.

 

  Mais il ne s'agit pourtant pas d'une oeuvre fanique destinée à n'être comprise que d'un cercle fermé. D'ailleurs, Rob Reger a fait le choix judicieux de références trés éclectiques, y compris dans le rock (auquel est consacré tout le premier épisode du tome 2, sans compter bien sûr les "étranges interview" qui ponctuent toute la série). Plus largement, il n'est aucun besoin de s'intéresser profondément à la culture gothique pour s'éclater à la lecture de ce comics : le contraire serait dommage, car Emily the Strange est un monument de loufoquerie poétique qui classe Rob Reger au côté des plus grands cartoonistes américains. Si le côté censément noir et dépressif de la culture goth est assumé à longueur de pages avec une bonne louche d'auto-dérision, il est prétexte à un délire réjouissant mené par une adorable héroïne (et ses chats) à l'humour ravageur et à l'imagination débordante.

 

  Au cours de ces deux tomes, nous la voyons se perdre dans un magasin labyrhintique, partir à la recherche de l'Atlantide après en avoir repêché la carte dans la caniveau,  passer le concert d'examen au lycée Rock'n'Roll (où tous les profs sont des pointures du domaine), ressusciter un chat qui devra cependant rester découpé sur papier, bricoler des "inventions non conventionnelles" (surtout dans le tome 1 pour celles-ci) telle la trés tirée par les cheveux  machine à tuer le pére temps, avec laquelle elle rivalisera dans le tome suivant pour piéger un tueur de chat (auparavant, elle aura essayé contre cet odieux criminel le robot-femme-potiche téléguidée), rejouera la genèse version féministe et dark, le conte de boucle d'or  version rock, la Japon des samouraï, Frankenstein, la Guerre des étoiles...

 

Tout ce délire est bien entendu servi par les dessins, mais ceux-ci dépassent cette fonction pour délivrer une poésie graphique qui leur est propre. Outre l'exploit de réaliser une série entière en noir, blanc et rouge, les dessins flirtent  sans cesse avec l'expérimental, dans des dessins oniriques qui resemblent à de l'automatisme, dans des collages et des cartoons purement graphiques  pour lesquels Rob Reger invitent parfois d'autres "artistes trippant".

 

  Que vous vous intéressez ou non à la culture gothique, peu importe, penchez-vous sur ce monument de poésie loufoque qui se permet en outre de faire de l'Art.  

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