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4 décembre 2010 6 04 /12 /décembre /2010 23:43

http://ecx.images-amazon.com/images/I/61Qj274BdnL._SL500_AA300_.jpg 

Un billet ciné qui est un peu une actualité sans l'être, puisqu'il s'agit de courts-métrages que je viens de revoir.  

 

  Etant donné l'archaïsme cinématographique que représente Méliès à nos yeux contemporains, l'initiative récente des éditions Lobster peut surpendre. Celle-ci a en effet sorti en 2009 une intégrale de Méliès, regroupant 500 films (!) en 5 DVD (plus l'emplacement prévu pour un futur 6ème -visiblement sorti à l'heure actuel). Il s'agit du résultat de plus de vingt ans de recherches et restaurations par quelques passionnés / fou furieux. En parlant de restauration, celle-ci va trés loin puisque sont reconstitués d'aprés documents d'époques, pour les fims concernés, les couleurs peintes sur la pellicule et / ou les "boniments" (parce que les premiers film de l'histoire était présentés comme des numéros de cirque  -ils étaient d'ailleurs en général des attractions foraines- ce qui est plus rigolo que les intertitres).

 

  Peut-être faut il mettre en parallèle cette audace commerciale avec un interêt pour le XIXème siècle réveillé par la vague steampunk, qui est l'occasion de rappeller que la littérature populaire du XIXème siècle, Dumas et Verne en tête, reste le produit culturel français le mieux exporté dans le monde (dans le cas de Méliès, puisque le renvoi à Youtube est inévitable, voyez la langue de ceux qui proposent ses films).

 

  Il va sans dire que cette intégrale pharaonique est de ces oeuvres qui se déguste par petite dose, de préférence par butinage,  comme on feuilette certains livres de temps en temps pour éviter l'overdose. La restauration étonnante dont j'ai parlé ci-dessus, qui dépoussière l'image traditionnelle du cinéma muet, rompt certainement la monotonie qui ne manquerait pas de s'installer durant 13 heures de cinéma muet sans boniments ni intertitres (inventés en fin de carrière du cinéaste pour ces derniers). Malgré cela, je conçoit tout à fait qu'on se lasse des innombrables scènes à trucs, et d'une monotonie qui me guettait dans un court-métrage même, l'habitude étant perdu de cette "mise en scène" archaïques à base de plans fixes correspondant à peu près chacun à une scène.     

  J'avoue ne pas avoir osé me lancer dans une exploration approfondie de ce bel ouvrage, fit-il joliment crâneur dans une DVDthèque, et avoir spécialement retenu, sur ce que j'ai pu voir, quatre métrages considérés comme ses oeuvres maitresses : Le Voyage dans la Lune, le plus célèbre, ne serait-ce que par la jolie image devenue canonique de l'obus vernien dans l'oeil de la Lune, Le Voyage à travers l'impossible, Les Quatre cent farces du Diable et A la conquête du pôle. Ce sont des valeurs sûres, représentant au mieux l'imagination poétique de celui qui a pensé le cinéma comme les spectacles de magies qu'ils dirigeaient. Un merveilleux dont il est absurde de dire les effets spéciaux dépassés, puisque qu'ils n'ont aucune prétention au réalisme ; on est dans le théâtre filmé, ce qui deviendra déprimant dans une décennies 50 ou le cinéma français reste bloqué sur ce modéle (euh, à la réflexion c'est encore un peu le modéle du cinéma franchouillard actuel), mais garde un tout autre panache et une toute autre fraicheur quand il s'agit de ce théâtre à machinerie digne du siècle baroque (Méliès est d'ailleurs généralement considéré comme le pére fondateur de ce courant inventé a posteriori du cinéma baroque)

  Luxe suprême, deux de ces courts métrages sont concernés par la restauration des couleurs, trois par la reconstitution des boniments (A la conquête du pôle remplace ceux-ci par l'invention pleine d'avenir des intertitres).

 

  Tout comme pour Beautiful nightmares de Nicoletta Ceccoli , tout le monde n'ayant pas la dépense aussi leste que la mienne (et encore, j'ai bénéficié d'une promo) Internet est votre ami. En tout cas ça mérite le coup d'oeil. 

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