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9 septembre 2015 3 09 /09 /septembre /2015 01:34
Aelita, de Yakov Protazanov

Il y a avait déjà un moment que j'ai entendu parler, et à plusieurs reprises, d'Aelita, classique méconnu du cinéma essèfe, datant du cinéma muet soviétique, puis l'avait oublié comme tant d'autre chose au milieu d'une saturation d'info so XXIe siècle, celle-ci fut-elle rencontrée, dans le cas présent, au sein d'une communauté web pourtant très ciblée, la page facebook du club des Savanturiers. Puis, l'occasion faisant le larron, je l'ai chapardé sur le disque dur d'un pote. Ce qui fait que je ne l'ai pas vu dans les conditions optimales, car, ignorant complétement qu'il existe une édition DVD française, je l'ai regardé avec des cartons anglais et sans sous-titre (encore heureux que les cartons n'étaient pas dans la langue de Pouchkine). Je ne prétendrais donc pas avoir tout compris au métrage, même si j'ai à peu près réussi à suivre le fil.

Dans ce film de 1924, adapté d'un roman d'Alexeï Tolstoï (à ne pas confondre avec Léon, on ne sait jamais...), un ingénieur russe, Los, s'offre à décoder un message reçu par toutes les radios de la terre, et découvre qu'il vient de Mars. Pendant ce temps, à des millions de kilomètres de là, Aelita, Reine de Mars, tombe amoureuses de de l'image de Los captée par ses savants.

Si Aelita est un film extrêmement novateur et même visionnaire (j'y reviendrais) on ne saurait prétendre qu'il a bien vieilli. Entendons-nous, cela n'est pas du à l'esthétique très kitsh des scènes martiennes, qui est au contraire l'aspect le plus visionnaire du film, mais au fait que ces scènes martiennes n'occupent pas une grande place sur la durée de celui-ci (au moins ne se font-elles pas attendre), entrecoupées d'un peu moins d'une heure de remplissage, l'intrigue terrestre, avec une triangulaire amoureuse certes pas gratuite car débouchant sur un hallucinant climax final onirique sur Mars, mais qui traine en longueur avec des scènes relevant d'une propagande révolutionnaire qui re-certes jouera aussi son rôle à la fin (Aelita est bien un film à la gloire de la Révolution d'octobre, qu'il s'agit d'exporter vers les étoiles -tout ceci n'est bien sûr pas du tout subtil, mais on s'en fiche), mais qui contribuent à étirer l'intrigue terrienne dans des circonvolutions guère passionnantes. Est-ce à dire qu'Aelita aurait été un bon court ou moyen-métrage ? Je n'en sais rien, il est comme il nous est parvenu, voilà tout.

Néanmoins, contrairement à bien de nos blockbusters dont le spectaculaire superficiel ne compense pas le le remplissage, les scènes martiennes du film mérite largement de le voir. Je parlais d'esthétique visionnaire : il est difficile de croire que de telle scène sont été tourné dans un film des années 20, on croirait plus volontiers une série B de science-fiction des années 50-60. Sans doute l'avant-gardisme soviétique, celui que l'avènement de Staline a tué, est-il à l’œuvre derrière cette exemple précis d'avant-gardisme, comme l’expressionnisme allemand derrière d'autres films de science-fiction à peu près contemporains. Un avant-gardisme qui est susceptible de faire d'Aelita un objet de fascination pour tout amateur de SF plusieurs décennie après sa sortie.

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